Dans les années 40, dans le Sud des Etats-Unis, on rencontre d’abord Minnie une jeune fille noire de 13 ans qui parcourt le pays avec son père un « songster » qui chante tandis qu’elle joue de l’harmonica. Un jour, ils se retrouvent dans une plantation où les ouvriers sont traités de façon très rude par un patron qui se croit encore à l’époque de l’esclavage… Ils sont d’ailleurs « matés » par un contre-maître irlandais et son compagnon indien surnommé « Gros poings » à cause de sa force menaçante…

Minnie et son père trouvent un moment de repos auprès de Papy et les autres ouvriers, ils jouent leur musique et Minnie joue un peu à cache cache avec Elwyn, le fils du contre-maître, qui s’entraîne au violon. Ils apprennent à se connaître même si leur amitié semble impossible.

Pendant cette période, il y a aussi l’importance de la musique et notamment un homme qui vient enregistrer les chanteurs et les musiciens du cru (et cela m’a forcément fait penser à la BD « Lomax Collecteurs de Folk Songs » de Duchazeau, tirée d’une histoire vraie). Mais il y a aussi l’horreur de Ku Klux Klan qui va d’ailleurs causer la fuite de Minnie quand elle voit que son père a été massacré par les hommes encagoulés.

Puis, la parole est donnée à Elwyn, et on découvre que la situation perçue par Minnie n’était pas tout à fait celle qu’elle est vraiment car les Irlandais et l’Indien jouent des rôles et ils ne sont pas ceux que tout le monde croit. Au fil de l’histoire, ils vont d’ailleurs se révéler être de précieux alliés pour les ouvriers noirs qui vont vivre mieux petit à petit mais en secret. Le père de Minnie n’est pas mort comme elle l’avait cru mais personne ne sait où retrouver la jeune fille qui a disparu par le train de Chicago.

A Chicago, on va retrouver Minnie qui s’est fait des amis et qui mène son bonhomme de chemin en essayant d’oublier sa vie d’avant et la musique mais une rencontre avec une voisine lui redonnera envie d’espoir. Elle retrouvera par hasard un ancien du Sud devenu musicien et il lui mettra le pied à l’étrier de la chanson : elle deviendra Minnie Bluebird!

Il y a bien d’autres rebondissements (peut-être un peu trop parfois), c’est une histoire très riche et avec comme base des situations réelles avec la ségrégation, la différence entre les états du Sud et du Nord, la place de la musique. Il y a certaines exagérations et incohérences mais cela participe à l’aspect romanesque du livre. J’ai aimé les différents points de vue et l’atmosphère de ce roman et les personnages qui sont intéressants. J’ai juste moins aimé une partie qui se passe sur un bateau qui à mon avis n’apportait pas grand chose.  Une jolie histoire!

Ce livre regorge d’extraits de musique et j’avais prévu d’aller les rechercher sur internet pour en faire une playlist mais heureusement j’ai découvert qu’elle existait déjà! 

EDIT : Depuis que j’ai écrit ce billet, j’ai fini de visionner la série « Racines » et il y a un épisode où les ouvriers noirs s’allient avec un Blanc, ami avec eux, et le font passer pour quelqu’un de dur avec eux pour que le maître blanc le mette en charge de la surveillance mais dès que le maître n’est pas là, ils vivent en harmonie. Il y a donc peut-être un fond de vérité (même si dans le roman, c’est exagéré.) dans cet épisode.

 avec Nath Sci : allons voir son avis!

 catégorie « animal » de ma ligne jeunesse

10 commentaires sur « Bluebird : Tristan Koëgel »

  1. Avec tous les rebondissements, je trouve que le livre aurait pu être plus long… Il y avait presque assez de matière pour 2 tomes !

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    1. oui, j’ai trouvé intéressant le mélange entre les différentes communauté et aussi la différence « Sud/Nord ». Les rebondissements ont gêné la lectrice adulte que je suis, pas sûre que ça gêne autant les jeunes.

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