La différence invisible : Julie Dachez et Mademoiselle Caroline

Résumé de l’éditeur :

« Marguerite a 27 ans, en apparence rien ne la distingue des autres. Elle est jolie, vive et intelligente. Elle travaille dans une grande entreprise et vit en couple. Pourtant, elle est différente. Marguerite se sent décalée et lutte chaque jour pour préserver les apparences. Ses gestes sont immuables,  proches de la manie. Son environnement doit être un cocon. Elle se sent agressée par le bruit et les bavardages incessants de ses collègues. Lassée de cet état, elle va partir à la rencontre d’elle-même et découvrir qu’elle est autiste Asperger. Sa vie va s’en trouver profondément modifiée. »

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J’ai eu un coup de coeur pour cet album. C’est une lecture passionnante et très instructive. Même si j’avais l’impression de connaître un peu l’autisme Asperger de loin, j’ai eu l’impression de le découvrir en profondeur de l’intérieur. J’ai aussi pris conscience de l’intolérance inconsciente de certaines personnes. J’ai aussi pu constater la jungle que peut-être une entreprise privée (et pour connaître des DRH parmi des copines, j’ose croire que tous ne sont pas aussi odieux que celle de la BD!)

L’histoire est très touchante car on perçoit bien la difficulté de la vie de la jeune femme et surtout son soulagement quand elle comprend en fait que ce qui chez elle est perçu comme « anormale » est en réalité tout à fait normal pour quelqu’un avec son handicap (et avant de me reprocher le choix de ce mot, je me suis renseignée auprès d’une personne autiste Asperger pour savoir si ce mot était approprié).

J’ai beaucoup aimé les dessins de Mademoiselle Caroline. J’ai aimé les taches de rouges qui apparaissent m dans le noir et blanc.

Bravo aux auteurs de mettre en avant l’autisme Asperger avec tant de justesse, de finesse et de pudeur.

Cette BD devrait remettre quelques préjugés à leur place : tous les autismes ne sont pas pareils, il faut savoir s’adapter à ceux qui sont différents et l’autisme Asperger n’est pas « une mode » (j’ai parfois l’impression que certaines personnes aimeraient bien être considérées comme « Aspi » comme si ça leur donnait un statut …)

Je vous renvoie d’ailleurs vers ces vidéos de Julie Dachez :

et aussi vers cet article de « The Autist Reading » (que j’apprécie beaucoup par blogs interposés depuis de nombreuses années 😉