L’amour est une île : Claudie Gallay

L’histoire se déroule à Avignon, en pleine canicule, au moment où le festival est bouleversé par les grèves des intermittents du spectacle.
 
On y rencontre Odon Schnadel qui met en scène une pièce de Paul Selliès, jeune auteur inconnu et mort cinq ans auparavant, Marie Selliès, la soeur de ce dernier, jeune femme torturée et très perturbée par la mort de son frère vient à Avignon car elle savait qu’il avait envoyé un texte à Odon Schnadel et elle veut entendre les mots de son frère. Enfin, la Jogar, de son vrai nom Mathilde, actrice réputée qui revient à Avignon, sa ville d’origine pour la première fois depuis sa séparation de Odon cinq ans plus tôt.
 
Ces trois personnages se croisent, se cherchent, se retrouvent, se cachent des choses, se dévoilent…
 
Ce roman est une incursion dans le monde du théâtre, le monde de la création. Cela touche au désir, au besoin même de s’exprimer, d’être entendu, d’être soi-même. Cela parle d’amour, de perte, d’espoirs, de regrets…
 
Le style est celui que j’avais déjà aimé chez Claudie Gallay : fluide et poétique avec des phrases courtes mais qui traduisent l’intensité des moments. Elle rend très bien les atmosphères, la chaleur, les conflits, les tensions…
 
Ses personnages sont vraiment bien écrits. Ils ont tous leurs fragilités, leur force et ils ont tous leur vraie place dans l’histoire.
 
J’avais eu un coup de coeur pour « Les déferlantes » et j’avais beaucoup aimé  « Seule Venise » que j’ai encore plus apprécié après en avoir lu des extraits au théâtre. Je garde aussi un très bon souvenir de ma rencontre avec Claudie Gallay lors de le remise des prix des lectrices de Elle. J’avais donc à la fois hâte de la retrouver mais aussi un peu peur d’être déçue… Mais ça a été un coup de coeur, un de ces romans que l’on a envie de rouvrir dès qu’on le ferme et au moment où j’écris ce billet les personnages sont encore « avec moi ».
 
 L’Homme