La vie rêvée d’Ernesto G : Jean-Michel Guenassia

Comme je vais avoir du mal à parler de ce roman, ce gros roman de 535 pages que j’ai dévoré sans voir le temps passer… Ce roman à l’écriture fluide, simple, facile (sans être simpliste) nous fait voyager à travers le 20ème siècle, entre Paris, Alger et le bled et Prague et même indirectement en Amérique du Sud.
 
Ce roman riche nous fait passer d’un événement historique à un autre, de la deuxième guerre mondiale au communisme sans que ce soit pesant du tout car ce qui compte vraiment dans ces histoires ce sont les personnages et leurs relations les uns aux autres et les répercussions de la grande Histoire sur leurs vies.
 
Je ne veux pas trop en dire car quand je l’ai commencé, je ne savais rien sur le contenu (je voulais le lire car j’avais déjà eu un coup de cœur pour « Le club des incorrigibles optimistes« ) et j’ai plongé dans la vie de Joseph Kaplan que l’on voit évoluer, grandir, murir au milieu de ses amis, ses amours, sa famille, ses passions, « ses » pays… (Ernesto G est bien un personnage du roman mais il n’arrive pas avant les alentours de la page 400…)
 
C’est un roman résolument humain qui raconte la vie des gens ordinaires qui traversent des moments historiques extraordinaires. J’ai aimé les personnages, les histoires, le style (et les petites pointes d’humour pince sans rire de l’auteur qui s’égrainent au fil du texte.)
 
p 27 : « En vérité, Joseph était affligé d’un handicap qui le gênait énormément, il n’était pas physionomiste. un vrai talon d’Achille. »
 
p 32 : « Mon Dieu, protégez-nous des femmes au nez retroussé qui ont un petit cul tout rond, perchées sur des talons hauts et maquillées comme des actrices de cinéma. »
 
p 361 : « Il ne supportait plus l’optimisme gluant de ce catéchisme socialiste qui les ensevelissait dans une tombe collective. Intolérable aussi la foi obligatoire en un avenir radieux,  l’interdiction d’émettre le moindre doute pour ne pas passer pour une traitre et le devoir de s’extasier sur les réussite d’un régime dont il ne voyait que les échecs. »
 
p 423 : « Ce dont les exploités ont besoin, c’est de pouvoir nourrir leur famille sans mourir au travail, de se soigner et d’éduquer leurs enfants gratuitement, la liberté d’expression viendra plus tard. Elle est surtout utilisée par nos ennemis pour nous attaquer.
 
Tu te trompes complètement Ramon. C’est aussi important de se sentir libre que de manger à sa faim. »

  avec Sandrine et Vive les bêtises … Allons voir leurs avis!

Merci à   et aux éditions Albin Michel pour cette belle découverte!