« En même temps, toute la terre et tout le ciel » de Ruth Ozeki

Ruth qui vit en Colombie Britannique (au Canada) trouve un sac en plastique sur la plage dans lequel il y a le journal d’une jeune japonaise, Nao, qui écrit en anglais.

Ruth a une vie assez isolée au milieu de la nature sauvage auprès de son compagnon après avoir vécu une vie bien plus animée à New York. Elle peine à reprendre l’écriture de son roman et se plonge dans la lecture de la vie de Nao.

Nao est une adolescente qui a grandi aux Etats Unis mais qui est rentrée au Japon quand son père a perdu son emploi. Elle est maltraitée au collège par les autres élèves et son père est dépressif et suicidaire. Elle raconte sa vie mais parle aussi de sa grand-mère Jiko, nonne zen centenaire.

Les passages concernant Nao et Ruth s’alternent et autant j’aimais découvrir Nao un peu plus à chaque fois, autant je ne me suis pas du tout intéressée à Ruth qui ne m’a pas plu. J’ai même été tentée de ne lire que la vie de Nao… mais cela n’aurait pas eu beaucoup de sens. J’avais pourtant envie d’aimer ce livre (l’évocation sur la quatrième de couverture de Murakami qui est un auteur que j’aime bien m’avait attirée) mais je me suis surtout ennuyée. Je n’avais aucun enthousiasme à retrouver les personnages (surtout Ruth et son compagnon qui ne passionnaient décidément pas) et j’ai trouvé que l’alternance trop répétée des deux parties faisait que j’avais à peine le temps de « m’installer » dans la vie d’un personnage. Et puis j’ai trouvé que cela manquait de rythme. Je dois admettre que je ne suis pas allée au bout de ma lecture.

Lu dans le cadre du  2014

D’ailleurs vous pouvez aller fouiner sur les blogs des copines jurées de ELLE : 

Ankya,  AwaBiancaBlandineCécile

Eva, FleurGaléa, Kirili

MarjorieMarieMeelly, Micmélo

MiorMusmePascale,

TynnValérieVirginie

 

« Témoin de la nuit » de Kishwar Desai

Durga, une jeune fille d’une famille respectée dans une petite ville d’Inde, est retrouvée attachée et violée dans la maison familiale entourée des 13 cadavres de tous les membres de sa famille. Elle est mise en prison mais un des responsables de la police locale fait appel à une amie de jeunesse pour qu’elle vienne essayer de comprendre la jeune fille mutique et qu’elle essaye de lui faire donner son point de vue.

Simran, qui est travailleuse sociale (entre la détective, la psychologue et l’assistante sociale), interroge Durga, enquête sur son histoire familiale et retrouve des personnes ayant fréquenté la famille. Il s’avère que cette « bonne » famille indienne avait beaucoup de choses à cacher –notamment sur la place des filles en son sein.

Pendant son séjour en prison, Durga écrit son journal et celui-ci entrecoupe l’enquête de Simran et dévoile petit à petit ce qui s’est passé dans cette maison : le soir du meurtre mais aussi avant, dans une vie malheureuse pour les filles de la famille.

Simran est un personnage de femme indienne atypique : une femme moderne qui boit et qui ne cherche pas à se marier à tout prix. Elle dit ce qu’elle pense et ne se laisse pas faire.

Le propos de ce roman est une vraie dénonciation de la manière souvent barbare dont l’arrivée d’une fille dans la famille est traitée mais aussi une critique de la corruption.

J’ai aimé ce polar pour le fond et la forme (le croisement des découvertes de Simran et du journal de Durga) et pour toute l’ambiance très lourde de cette petite ville d’Inde où tout se sait et tout se cache.

Cependant, j’ai été un peu gênée par l’écriture sans pour autant pouvoir mettre le doigt sur ce qui m’a gênée précisément. J’ai trouvé le style un peu maladroit et lourd mais je suis incapable de dire si c’est le style de l’auteur ou la traduction.

Cela fut malgré tout une bonne lecture.

Lu dans le cadre du  2014

D’ailleurs vous pouvez aller fouiner sur les blogs des copines jurées de ELLE : 

Ankya,  AwaBiancaBlandineCécile

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Lecture « Moment/temps » pour ma ligne générale du 

« En silence » de Audrey Spiry

Cette histoire est celle de Juliette, une jeune femme qui va faire du canyonning avec son compagnon, une famille avec deux petites fille et un guide dans des paysages magnifiques.

Il n’y a pas vraiment d’histoire, tout se déroule pendant cette sortie de sport extrême en nature. Ils vivent cette aventure ensemble mais c’est l’occasion pour Juliette de plonger -littéralement-dans l’eau mais aussi, plus symboliquement, dans son esprit car l’eau crée le vide, le silence qui lui permet de se centrer sur elle-même.

L’aventure est magnifique mais aussi assez effrayante (pour quelqu’un comme moi qui n’est pas très à l’aise avec l’eau!) surtout quand Juliette qui n’est pas très expérimentée ou la petite fille (qui semble beaucoup trop jeune pur se trouver là) se mettent en danger.

Les dessins et les couleurs ont un effet très « mouvant », très liquide et rendent très bien la profondeur, le calme ou la violence de l’eau ainsi que les pensées et bouleversements des personnages.

J’ai lu cette BD avec une sorte de malaise, d’une traite comme si j’étais en apnée. On ressent très bien le silence de l’eau. Il y a d’ailleurs de très belles images.

               

« Sous l’entonnoir » de Sybilline et Natacha Sicaudo

Cette BD raconte une période de la vie d’ALine. A 7 ans, elle a perdu sa mère qui s’est suicidée et à 17 ans, elle fait elle-même une tentative de suicide.

Elle se retrouve internée en hôpital psychiatrique où elle va passer un mois. Elle raconte l’isolement, les autres patients, les médicaments, le sentiment de ne pas être à sa place, la routine qui s’installe et les relations avec les médecins et la famille.

C’est une BD poignante et angoissante. La lueur d’espoir c’est que Aline -qui est en réalité Sybilline, l’auteur, revient à l’hôpital 15 ans plus tard pour chercher son dossier et elle peut porter un autre regard sur ce passage de sa vie qui l’a marquée à jamais.

J’ai beaucoup apprécié cette histoire et j’ai aussi beaucoup aimé le dessin. Le trait est juste, les couleurs fraîches et le titre de chaque chapitre est illustré par un dessin qui prend le titre dans le graphisme, c’est original.

Une découverte faite par hasard à la médiathèque, une réussite.

               

Lecture « Objet » pour ma ligne BD du 

« Du vent dans mes mollets » de Raphaëlle Moussafir (Lu par l’auteur)

Ce roman est l’histoire de l’enfance d’une petite fille -avec des moments cocasses et légers, des moments touchants et des moments vraiment dramatiques. Le personnage est vraiment attachant (même si j’ai trouvé qu’il y avait beaucoup de gros mots dans la bouche d’une petite file de cet âge). J’ai beaucoup aimé l’histoire avec tous les différents sentiments évoqués. Je n’en dis pas trop sur l’histoire même car c’est un roman très court. Mais sachez qu’on rit et qu’on peut avoir la larme à l’oeil aussi… (Bon, moi je courais en même temps alors je n’ai pas pleuré 😉

J’ai particulièrement apprécié la lecture par l’auteur qui est aussi actrice et qui donne vraiment une image à ses personnages : on les « voit » vraiment! Et encore plus après avoir écouté l’entretien avec elle à la fin dans lequel elle explique qu’elle a écrit ce texte pour qu’il soit joué sur scène (ce qui explique pourquoi elle le lit si bien, car il a d’abord été un spectacle joué par elle). Dans cet entretien, d’ailleurs, tout ce qu’elle dit sur l’écriture, sur sa lecture du texte et sur la façon dont a été perçu celui-ci par ses lecteurs est vraiment très intéressant.

A découvrir en version audio car c’est un vrai plus!

 par Eva… Merci! Vous pouvez lire son billet ici.

         

 Challenge sur les livres audio de Valérie. (Hors thème)

 Lecture « Gros mot » pour ma ligne LIVRES AUDIO du