Le garçon qui n’était pas noir : Jacqueline Woodson

Frannie est une jeune pré-ado noire qui vit avec ses parents et son frère dans un quartier où il y a une majorité de Noirs. D’ailleurs, même si au début des années 1970 aux Etats-Unis la ségrégation n’est plus d’actualité légalement, à l’école où elle va, tout le monde est noir. C’est d’ailleurs pour cela que l’arrivée d’un nouvel élève -blanc- en cours d’année intrigue et même bouscule les autres enfants.

Ce n’est pas un garçon qui pose problème, il est calme et discret mais pour autant, il ne se laisse pas faire par Trévor, la petite frappe de la classe qui s’en prend à lui parce qu’il est blanc mais sans doute surtout parce que cela met en évidence sa propre clarté de peau… Et l’insulte qu’il va donner au nouveau et que ce dernier va finir par porter comme un surnom est « Jésus »

La meilleure amie de Frannie, Samantha, est très croyante et elle s’interroge sur le fait que ce garçon est peut-être vraiment Jésus revenu sur terre… Il apporte une part de mystère et de bienveillance. La présence de « Jésus » parmi eux va donc les faire s’interroger sur le racisme, sur la religion et sur les relations familiales.

La famille de Frannie est aussi au centre de ce roman puisque son frère aîné est sourd et elle parle couramment la langue des signes. L’évocation de son frère est l’occasion de parler d’autres frustrations que celle de la couleur de la peau, car lui rêve de pouvoir appartenir à deux mondes : celui des gens qui peuvent entendre en plus de celui dans lequel il vit, celui de ceux qui n’entendent pas.

Et puis, toujours dans sa famille il y  aussi la mère qui a eu de nombreux problèmes pour concevoir et qui a perdu plusieurs bébés. Au fil du roman, elle va poursuive une grossesse qui est à la fois inquiétante pour chaque membre de la famille mais aussi pleine d’espoir.

J’ai bien aimé ce roman jeunesse que j’ai trouvé vraiment riche même s’il est peut-être une peu trop fourre-tout au niveau du nombres de thématiques abordées.

Je l’ai lu après avoir lu « Un autre Brooklyn » le premier roman adulte de l’auteur, je trouve qu’on y retrouve une certaine ambiance, certaine thématique et un style. C’est une auteur que j’aurai plaisir à relire je pense!

  avec Blandine : allons voir son avis!

 Thématique jeunesse

catégorie « couleur » de ma ligne jeunesse

Ma nouvelle voisine : Adrian Fogelin

Cass est une jeune ado blanche d’environ 12 ans qui vit dans le Sud des Etats-Unis. Un jour son père construit une haute palissade entre leur maison et celle de leur ancienne voisine… En effet, la maison a été rachetée par une famille noire et même à notre époque, cet homme blanc du Sud ne peut pas supporter l’idée de partager son quartier avec des Noirs… Il se trouve que la mère de famille noire est elle aussi très remontée contre son voisin à cause de son racisme mais aussi à cause de tout ce qu’elle a supporté jusqu’à ce jour.

La famille de Cass est une famille très modeste, avec une fille aînée assez superficielle qui doit s’occuper du bébé de la famille pendant les vacances d’été et Cass qui est une passionnée de course à pied. Les nouveaux voisins s’installent donc, il y a une mère, infirmière, une grand-mère débonnaire, une ado de 12 ans et un bébé.

Le hasard fait que les jeunes filles découvrent qu’elles sont toutes les deux passionnées de course à pied et elles vont commencer à s’entraîner ensemble pendant le caniculaire été, sans rien dire à personne et elles vont également se mettre à lire ensemble « Jane Eyre » (la lecture de ce roman accompagnera toute l’histoire des deux filles).

Malheureusement, le jour où les parents découvrent cette amitié secrète, elles sont punies et ont l’interdiction de se fréquenter…

Il faudra un drame pour faire en sorte que les adultes finissent par se parler et petit à petit découvrent qu’ils peuvent s’entendre malgré leurs préjugés et le poids d’une Histoire qui a séparé des communautés depuis toujours.

J’ai bien aimé ce roman qui met bien évidemment en avant la tolérance et le fait qu’il faut connaître les gens avant de les juger et ne pas faire de généralités pour éviter le racisme.

Mais il y a aussi la thématique du sport qui est intéressante car cela montre que c’est un élément unificateur.

Enfin, la lecture de « Jane Eyre » aussi est vraiment un plus. Je me dis que ce roman donnera peut-être envie aux jeunes lecteurs d’oser se lancer dans des romans plus « compliqués » car les deux jeunes lectrices sont elles-mêmes tout d’abord désarçonnées par les mots qui leurs sont inconnus mais une fois qu’elles ont dépassé cela en regardant quelques mots dans le dictionnaire (et qu’elles s’obligent à utiliser dans leurs vie de tous les jours après) elles ne peuvent plus se passer de ce roman et en veulent plus!

Petit clin d’oeil au challenge du « mois de l’histoire noire » :

J’inscris ce texte au Défi Livres de Argali  

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