Nils, Barbie et le problème du pistolet : Kari Tinnen

 

Résumé de l’éditeur : « Aujourd’hui c’est l’anniversaire de Nils, et s’il parvient à souffler les bougies d’un seul coup, Papa lui promet qu’il pourra choisir ce qu’il veut dans le magasin de jouets. Mais en faisant cette promesse, Papa ne se doute pas que Nils a un rêve très précis : avoir une Barbie… Et ni la pression de son père pour qu’il choisisse un pistolet en plastique, ni la terreur que lui inspire Bo, une brute de son âge qu’il croise dans le magasin, ne le feront changer d’avis… »

Nils est un petit garçon sensible qui rêve de la douceur, la beauté et la magie de la poupée Barbie de sa voisine Angelika… et quand son père lui promet qu’il pourra avoir la cadeau qu’il veut pour son anniversaire, il sait exactement ce qu’il va choisir, sans hésitation : sa propre Barbie, rien que pour lui!

Mais pour le papa, ce n’est pas si facile à accepter : il essaie de le persuader de prendre le pistolet car c’est le jouet que lui aurait aimé avoir et surtout, le père a beaucoup de mal à supporter le regard des autres quand son fils se présente avec une poupée à la caisse.

Quand Bo et son père, deux brutes épaisses le mettent face à ce dilemme, le père de Nils préfère priver son fils de son bonheur pour rentrer dans le moule car il a peur de ce regard extérieur.

Mais, Nils saura utiliser le pouvoir du pistolet pour finir par obtenir son bonheur et son père finira par l’accepter.

Cet album traite bien du sexisme de l’enfance, celui où le choix des jouets determine le genre. On casse les stéréotypes en montrant que les petits garçons ne peuvent pas jouer à la poupée parce que ça dérange surtout les adultes qui se sentent mal à l’aise sortis des codes auxquels ils sont habitués.

Les couleurs qui alternent les teintes dures et les pastels légers montrent bien la dichotomie entre la situation imposée à Nils et celle qui le rend heureux.

Personnellement, quand mon fils était petit, il a voulu une poupée pour son anniversaire ou Noël et je lui en ai acheté une et je peux vous dire que j’ai frisé la nausée en cherchant une poupée dans un rayon jouets qui dégoulinait de rose… J’en ai trouvé une avec un couffin bleuté-violet, la moins rose possible, mais clairement, il n’était pas la cible (heu… des poupées dans des couffins verts, jaunes ou oranges, c’est pas possible?)

Et puis plus grand, il a voulu un déguisement de princesse. Je lui en ai acheté un, il l’a un peu porté à la maison mais je dois avouer que je lui avais déconseillé de le porter pour le défilé du carnaval de notre ville : pas parce que j’avais honte, au contraire, mais j’avais vraiment peur que d’autres se moquent de lui et lui gâche la fête… J’adore cette photo que j’avais prise à l’époque : déguisement de princesse et meccano!

 chez Cryssilda (Norvège)

 chez Stephie (Les stéréotypes et le sexisme imposés aux enfants par les jouets, c’est un tabou dont il faudrait que la société puisse sortir.)