Saul Indian Horse, le narrateur, commence par expliquer que dans le cadre d’une thérapie il doit raconter son histoire pour se sortir de ses problèmes.

Il commence par son enfance dans une famille d’Indiens ojibwés au Canada. Ses parents, qui étaient passés par des internats catholiques qui les avaient abîmés, faisaient tout pour éviter que leurs enfants y soient envoyés. Avec la grand-mère, la famille se réfugie dans une nature imprégnée des traditions de leur peuple.

Malheureusement, les internats rattrapent Saul quand il se retrouve totalement seul au monde. Cet endroit, a pour seul objectif de laver les cerveaux des jeunes indiens et de leur retirer toute caractéristique indienne (le fameux « Kill the Indian in the child » dont j’ai déjà parlé dans le roman jeunesse éponyme). Saul va d’ailleurs se tenir à l’écart de sa vie, s’anesthésier de tout sentiment, une façon pour lui de survivre et en même temps, il raconte des histoires assez terribles qui arrivent à d’autres enfants : des morts, des sévices, des dépressions…

Et puis, un prêtre arrive dans ce pensionnat et lui fait découvrir le hockey sur glace. Il sera un peu son ami, son entraîneur et il lui permettra de vivre cette passion qui deviendra le seul domaine où Saul se sent vivant. Il excelle dans ce sport et il a presque des visions qui lui permettre de se dépasser et de gagner.

Il est reconnu et est même recruté dans une équipe indienne ce qui lui permet de quitter le pensionnat et ses talents de joueur vont se fracasser contre le racisme que rencontre les joueurs indiens auprès des Canadiens blancs qui ne supportent pas de partager « leur » jeu.

Il y a beaucoup de scènes sur le hockey, un sport auquel je ne connais rien et pourtant j’ai vraiment apprécié ces passages qui qui apportent vraiment beaucoup au roman, tant par le rythme que parce qu’il accompagne le personnage dans son évolution.

Le roman se sépare en quatre vies de Saul : la jeunesse indienne et « sauvage », très belle, sa jeunesse éteinte et détruite au pensionnat, la vie de joueur de hockey qui est à la fois enrichissante mais à nouveau destructrice par le racisme et enfin, la dernière partie où Saul bataille avec ses passés et surtout ce qu’il s’est caché à lui-même…

Ce roman, à travers l’histoire d’un homme, c’est celui de la destruction d’un peuple au travers d’un personnage et la résilience…

Et puis, c’est vraiment beau et fort. Je ne peux que vous le conseiller

Aujourd’hui, je vous parle aussi du roman « Wenjack » de Joseph Boyden qui est aussi sur cette thématique des Premières Nations et des Residential schools.

Repéré chez Aifelle.

 chez Karine:) et  Yueyin (Un invité Canadien au Québec)

14 commentaires sur « Jeu blanc : Richard Wagamese »

  1. J’ai découvert l’auteur avec ce titre-là et j’ai beaucoup aimé. Par la suite, j’ai encore plus aimé « les étoiles s’éteignent à l’aube ».

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  2. Je lirai aussi celui-ci. (après avoir déjà lu « Sauvages » et je devrais lire prochainement « Kill the indian in the child ») car je découvre complètement (et avec horreur) l’existence de ces « pensionnats/prisons » pour jeunes indiens…

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    1. je l’ai appris lors d’une conférence par une prof de fac canadienne et depuis j’ai lu plusieurs choses sur le sujet (Wenjack aussi) et c’est tellement fort. Elle disait que ça avait complétement influencé même les générations qui n’y sont pas allés car leur grands-parents et parents avaient été traumatisés et cela avait des répercussions comme des depressions, de l’alcoolisme… Terrible!

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