Oh la la… Mais comment je vais faire pour vous parler de ce roman? 700 pages d’une grande richesse qui nous fait voyager dans l’histoire des Etats-Unis et qui nous fait suivre des personnages vraiment intéressants et plein d’épaisseur. Et en plus il est bien écrit, on a envie de le lire (et au moment où j’écris ce billet, je viens d’abandonner un autre pavé américain qui m’a pas mal ennuyé…). L’auteur sait vraiment bien doser le factuel, l’historique, l’humour et des aspects plus sérieux et touchants… Et c’est un premier roman!

Bref, je ne suis pas passé loin du coup de coeur, j’ai beaucoup aimé et je me retrouve à avoir juste envie de vous dire « Lisez-le! » mais je vais quand même essayer de vous en parler un peu 😉

L’histoire commence par un très beau prologue dans lequel une mère quitte son mari et son fils. C’est un passage vraiment beau et touchant.

Puis on se retrouve dans les Etats-Unis post-11 septembre avec un candidat aux élections présidentielles, populiste, conservateur et retrograde à souhait, totalement « Trumpesque » (le rapprochement avec Trump est frappant! Je suis même allée vérifier quand Nathan Hill avait écrit son roman pour voir si c’était exprès et j’ai appris qu’il avait mis 10 ans à écrire son roman alors, c’est encore plus flippant!). Cet homme se fait agresser par une femme d’une soixantaine d’année qui lui jette des cailloux au visage. Et il y a un déferlement médiatique autour de cette femme, comme les médias américains savent si bien le faire.

On fouille son passé pour chercher ses motivations et on découvre qu’elle a participé à des révoltes pacifistes anti-Vietnam dans les années 60 à Chicago et qu’elle avait même été arrêtée pour prostitution…

Puis on rencontre un autre personnage, Samuel, un trentenaire, professeur d’anglais dans une petit université. Il est assez désabusé de son métier, c’est un auteur raté qui a failli percer et qui se retrouve à devoir gérer des étudiants sans motivation et sans intérêt pour sa matière. Il y a d’ailleurs un portrait  d’étudiante tricheuse et profiteuse du système absolument truculent, qui permet aussi d’égratigner la jeunesse qui « snap-face-twitt » sa vie (avec un nouveau réseau social qui permet de résumer les sentiments que l’on éprouve dans une liste pré-établie et qui à un moment donné met la jeune fille en difficulté car ce qu’elle ressent n’est pas dans son application et elle se retrouve prise au dépourvu… se demandant si ce qu’elle éprouve est réel vu que ce n’est pas la liste!)

Samuel est aussi un gamer, accro aux jeux en équipe en ligne du style « War of Warcraft » dans lequel il se perd régulièrement. Ces passages sont l’occasion de rencontrer un autre gamer, qui, lui, a sacrifié sa vie à son jeu, c’est devenu sa raison d’être et il s’autodétruit en croyant toujours qu’il va réussir à évoluer. Mais ce personnage est quand même touchant par bien des aspects (et drôle aussi).

Il se trouve que la femme qui a lancé des cailloux sur le candidat est la mère de Samuel. Mère qu’il n’a pas revu depuis qu’elle l’a abandonné du jour au lendemain. Elle débarque dans sa vie alors qu’il n’a aucune envie de la voir et son avocat lui demande d’écrire une lettre pour le juge afin d’intercéder en sa faveur et en même temps, l’éditeur de Samuel qui lui a fait une très grosse avance pour le roman qu’il n’a jamais écrit lui réclame de rembourser l’argent qu’il a déjà dépensé ou bien d’écrire un roman qui décrédibilise sa mère pour surfer sur le phénomène médiatique…

Samuel renoue donc avec sa mère et fait des recherches sur son passé à elle, tout en nous livrant des choses sur son passé à lui.

Les thématiques de la famille, de l’amitié et de l’amour sont importantes ainsi que la place des femmes dans la société américaine, de la politique. Il y est question de sentiment fort, d’espoirs, de recherche d’idéaux, d’échecs…

Bref un beau roman foisonnant et passionnant!

Lisez-le! 😉

J’ai eu envie de le lire suite à l’émission d’octobre 2017 des  (Cliquez pour écouter)

 avec Aifelle : Allons voir son avis!

 chez Titine

 catégorie gros mots

700 pages   chez Brize

27 commentaires sur « Les fantômes du vieux pays : Nathan Hill »

  1. Tu as eu plus de courage que moi, je n’ai pas essayé de raconter, c’est trop foisonnant .. impossible de rendre toutes les facettes de ce roman. Au final, j’ai beaucoup aimé et j’espère voir l’auteur au festival America.

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    1. C’était dur de commencer le billet mais une fois lancée… j’avais peur d’en dire trop 😉 Cet auteur est doué pour ses personnages, j’espère qu’il n’attendra pas 10 ans entre chaque romans 😉

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