Et si l’amour c’était aimer? : Fabcaro

Résumé de l’éditeur : « Sandrine et Henri coulent des jours paisibles dans leur villa luxueuse. Henri est un patron de startup épanoui et dynamique et Sandrine l’admire. Mais hélas la vie n’est pas un long fleuve tranquille… Un beau jour, Sandrine tombe sous le charme de Michel, un brun ténébreux livreur à domicile et chanteur de rock à ses heures perdues. Une idylle merveilleuse va alors se nouer entre eux. Mais la vie est-elle toujours du côté de l’amour ? Les sentiments purs et absolus ne sont-ils pas qu’une feuille morte emportée par le vent ? Un arc-en-ciel ne finit-il pas toujours par disparaître derrière les nuages ?

Un hommage appuyé aux romans-photos et à tout ce que l’amour a pu inspirer pour vendre du papier aux amateurs et amatrices de roman à l’eau de rose. Si vous pensiez avoir fait le tour de la question sur ce genre de littérature, laissez-nous vous soumettre l’idée qu’on peut aller encore un peu plus loin, grâce à Fabcaro.« 

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Je vous ai recopié le résumé de l’éditeur pour raconter l’histoire de base mais si vous ne connaissez pas Fabcaro, il faut savoir qu’il détricote tous les codes en utilisant du second degré puissance 10 et il y a un côté complètement décalé qui est très drôle (si on adhère!). Des phrases creuses et vides de sens sur l’amour au sein du couple, un livreur de macédoine plutôt que de pizza, des clichés très années 50 mais détournés par l’auteur.

Il faut se laisser porter sans idées préconçues, accepter de lire des échanges qui n’ont aucun sens et c’est drôle! Cependant, j’ai nettement préféré « Zaï Zaï Zaï Zaï » qui avait le même décalage et le même humour mais qui allait plus loin en traitant aussi des sujets de société que je n’ai pas retrouvés ici. J’ai eu un peu l’impression que c’était plus un effet de style (réussi, certes) mais qui manquait un peu de fond pour moi.

Mais c’est une bonne lecture pour sourire!

  chez Noukette

Moi en double : Navie et Audrey Lainé

 

Résumé de l’éditeur : « Un jour, Navie a compris qu’elle portait le poids d’une deuxième personne. Un double qu’elle a dû éliminer pour survivre… Un témoignage rare et fort sur le regard que l’on porte sur soi, sublimé par le dessin d’Audrey Lainé.

Navie était malade. Elle était en obésité morbide et souffrait chaque jour, avec le sourire sans jamais le montrer… L’acceptation de soi est ce qui lui tient le plus à coeur, mais comment aimer cette fille dans le miroir qui n’est que le reflet de sa souffrance ? Navie portait son double. Un double qu’elle a aimé, qu’elle a essayé de fuir puis de tuer. Mais comment fait-on pour se tuer sans mourir? »
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Dès la page d’introduction, j’ai su que cet album allait me parler :

Cette BD raconte l’histoire vraie d’une jeune femme qui vit avec l’obésité. Je dis « avec » car elle vit cela comme un double qu’elle doit porter et qui l’empêche d’avancer. Elle est en bonne santé mais elle doit maigrir et ce qu’elle croit être la raison de ses difficultés c’est cette entité, ce double…

Mais quand elle réussit à maigrir au prix d’une volonté de fer, elle réalise que ce n’est pas le double qui la fait grossir mais que le double, c’est en réalité elle-même.

Cet album est vraiment une grande réussite pour moi : c’est un témoignage à la fois très intime, très personnel mais aussi assez universel car il évoque la manière dont chacun peut vivre -mal- sa différence (ici l’obésité, mais cela pourrait être tout autre complexe) avec soi-même mais aussi auprès de son entourage, sa famille, ses amours…

J’ai un peu de mal à en parler mais cet album m’a vraiment beaucoup touchée. Même si je ne suis pas obèse, j’ai toujours bataillé avec mon poids et ce point de vue m’a vraiment parlé.

J’ai terminé cette lecture très émue. Je l’ai trouvée inspirante et émouvante.

Je la conseille à tous ceux qui ont un problème avec leur image (quelle que soit la raison) ou qui connaissent des gens qui souffrent en croyant qu’ils portent un double avec qui ils ont du mal à vivre.

  chez Noukette